Beaucoup affirment que la rénovation énergétique des logements est à la portée de tous les Français. Cependant, cette idée est remise en question par une série de mesures récentes qui mettent en lumière les défis persistants dans ce domaine crucial.
Les critères du diagnostic de performance énergétique (DPE) seront simplifiés
Le gouvernement a récemment modifié les critères du diagnostic de performance énergétique (DPE), prétendument pour le simplifier. Cependant, ces changements ont surtout consisté à rehausser les seuils de consommation d’énergie pour les logements de moins de 40 mètres carrés, améliorant ainsi artificiellement leur classement énergétique de deux voire trois lettres. Une étude de PriceHubble remet en question les bénéfices de cette mesure pour les petits logements.
De plus, l’arrêté ministériel a élargi la superficie prise en compte dans le calcul du DPE, incluant désormais les vérandas et les pièces potentiellement habitables comme les garages attenants. Cette modification favorise une réduction apparente de la consommation d’énergie, sans réellement améliorer l’efficacité énergétique des logements.
En outre, le gouvernement a assoupli les conditions d’obtention de la certification « Reconnu garant de l’environnement » (RGE) pour les entreprises artisanales du bâtiment. Les détails de cette simplification demeurent encore flous, mais il est clair que cette démarche sera désormais gratuite, contrairement aux coûts qui peuvent actuellement constituer un obstacle pour les entreprises de plus petite envergure.
La réduction de MaPrimeRenov’ entraînant une diminution de chantiers de rénovation
Une diminution du nombre de chantiers de rénovation environnementale est constatée, principalement en raison de la réduction drastique d’un milliard d’euros du budget alloué à MaPrimeRenov’. Cette réduction de financement entraînera l’exclusion de 50 000 à 100 000 ménages du processus de transition énergétique, qu’il s’agisse de rénovations partielles ou complètes.
Cette baisse des objectifs est attribuée à la complexité excessive des critères d’éligibilité et aux conditions trop nombreuses pour bénéficier de l’aide financière. Malgré les prévisions de réaliser 200 000 chantiers de rénovation globale, seuls moins de 70 000 ont été achevés en 2023, marquant un recul significatif par rapport à l’année précédente.
Cette diminution du nombre d’opérations de rénovation s’ajoute à la tendance observée en 2022, où près de 100 000 chantiers ont été abandonnés. Cette réalité, constatée avec tristesse et un sentiment proche de la résignation au sommet de l’État, témoigne d’un essoufflement et d’un désenchantement général dans le domaine de la rénovation énergétique.
Des amendements atténuant les exigences de la loi Climat résilience
Actuellement, le gouvernement propose des amendements pragmatiques qui introduiront des assouplissements aux exigences de la loi Climat résilience. Par exemple, si une copropriété décide d’entreprendre des travaux visant à améliorer la performance énergétique de l’immeuble ou de chaque appartement, l’interdiction de louer ne sera pas applicable avant la fin des travaux.
De même, un bailleur ne pourra pas être confronté à l’interdiction de louer si le locataire de son lot s’oppose à des travaux nécessaires dans les parties privatives pour améliorer la qualité environnementale du bien loué.