quel epargne pour sa retraite

Retraite quelle épargne choisir ? Comparatif des produits

Retraite, la réalité démographique est la plus forte. D’ici 2040, il y aura seulement 10 actifs pour 6 retraités alors qu’en 1990, il y avait 10 actifs pour 3 retraités. Cette sombre constatation semble sonner le glas du système de retraite par répartition, cher à chacun, qui implique que les actifs paient directement la pension des inactifs.

Cet état de fait ne manque pas de provoquer une certaine angoisse chez les Français. Lorsqu’ils pensent à leur retraite, 80% d’entre eux associent ce moment à une baisse de leur pouvoir d’achat. Mais, même si leur nombre augmente, seuls 35% des Français ont commencé à s’occuper de ce problème, 39% ont l’intention de le faire et ¼ déclarent vouloir se contenter de ce que le système par répartition leur proposera.

Pourtant de nombreuses réformes entreprises par les gouvernements successifs depuis plus de 15 ans, tentent de pallier à l’arrivée à la retraite des baby-boomers et à l’allongement de la durée de vie, en prolongeant la durée de cotisation et en proposant des produits d’épargne qui viendraient compléter les revenus des retraités.

Produits traditionnels d’épargne au régime fiscal avantageux après un certain temps ou spécifiques et réglementés d’épargne retraite, à chaque situation correspond sa solution à condition de s’y prendre à temps.

1 – Des produits traditionnels d’épargne au secours de la retraite

Il faut dire que la gamme de produits possible est extrêmement étendue et adaptée à chaque âge et chaque situation.

L’investissement immobilier

Une retraite, cela doit se préparer tôt et quand on est jeune, on a beaucoup de temps pour sécuriser son épargne et il est important de se créer un capital. Dans le cadre d’une stratégie patrimoniale à long terme, l’investissement immobilier est idéal.

Tout d’abord, il permet, lorsqu’on est propriétaire à la retraite, de ne pas verser de loyer et d’avoir un bien immobilisé à vendre en cas de besoin de liquidités. Il peut aussi s’agir d’un investissement locatif qui génère un complément de revenu non négligeable. De plus, il existe de nombreux dispositifs d’incitation fiscale comme les investissements Pinel ou Censi-Bouvard qui, à condition d’être vigilant (type de bien, localisation, prix d’achat…), peuvent permettre de réaliser de bons investissements combinés avec des revenus locatifs complémentaires de la pension de retraite.

L’assurance vie

Le contrat d’assurance vie est le contrat idéal pour se constituer une rente perçue au moment de la retraite mais aussi pour protéger ses proches. Il s’agit du placement préféré des Français.

Chacun peut ouvrir une assurance vie, même plusieurs, sans limites de montant, ni obligation de versement. L’épargne ainsi constituée est déblocable à tout moment et en cas de décès les sommes qui la composent sont versées aux bénéficiaires désignés.

La plus grande difficulté en matière d’assurance vie est de choisir le bon contrat. Cela se fait en fonction de ses objectifs et du type d’investisseur que l’on est. Pour les prudents, il vaut mieux opter pour un contrat monosupport en euros au rendement limité mais garanti par l’assureur. Le contrat multisupport, un peu plus risqué, permet de profiter des performances de la Bourse et de s’assurer un rendement garanti sur la part du placement investi sur le fonds en euro.

En termes de fiscalité, l’assurance vie est avantageuse. En effet, l’épargnant peut être assujetti à l’impôt sur le revenu ou au prélèvement libératoire (35% s’il débloque les sommes avant quatre ans, 15% entre quatre et huit ans et 7,5% après). Il est alors exonéré des plus-values jusqu’à 4 600 euros par an pour une personne seule (9 200 euros pour un couple).

Le PEA

Le plan d’épargne par action permet de profiter des performances boursières mais est réservé aux épargnants les plus aguerris et ne craignant pas trop les aléas de la Bourse. Il est limité à une seule personne et est composé d’actions françaises ou européennes, gérées par l’épargnant ou l’organisme émetteur. Le PEA ne peut dépasser les 132 000 euros pour une personne seule (264 000 pour un couple) et, est ouvert pour au moins cinq ans. En cas de retrait avant cette échéance, il n’y a quasiment pas d’avantages fiscaux car les gains sont imposés à 22,5% plus cotisations sociales (avant deux ans). Après cinq ans de détention, seules ces dernières sont à payer.

Le Livret A

Près de 60 millions de Livret A sont ouverts, aujourd’hui et 1 700 000 d’entre eux sont au plafond des versements. Disponible dans toutes les banques à compter du 1er janvier 2009, il s’agit d’un livret d’épargne réglementée, c’est-à-dire que son taux est défini deux fois par an (depuis le 1er février 2015,il est de 0,75 % net). Les intérêts générés par le Livret A ne sont pas à mentionner dans la déclaration de revenus et les retraits d’argent à partir de ce compte sont libres tout comme les versements. Cependant, une personne ne peut être titulaire que d’un seul Livret A.

Epargne retraite quand faut-il s'y prendre

2 – Des produits spécifiques et réglementés d’épargne retraite.

La majorité de ces produits sont mis en place au sein d’une entreprise mais certains d’entre eux relèvent d’une initiative individuelle.

Le PERP

Le Plan d’épargne retraite populaire est un contrat de retraite par capitalisation, apparu avec la réforme des retraites de 2003. Au 31 décembre 2014, il y a seulement 2 300 000 Perp souscrits.

Il se constitue de versements effectués librement ou de façon programmée tout au long de la vie active. Les sommes ainsi épargnées seront ensuite reversées sous forme de rente viagère, à l’échéance du contrat, c’est-à-dire au commencement de la retraite.

Le principal avantage du Perp, c’est sa fiscalité. En effet, les sommes épargnées donnent lieu à des déductions fiscales, limitées à 10% des revenus nets d’activité professionnelle après déduction des frais professionnels. Le Perp est surtout intéressant pour les contribuables fortement taxés, et doit, dans l’idéal, être associé à d’autres contrats de capitalisation moins rigides en termes de gestion durant la vie active (pas de retrait, pas de résiliation sauf cas exceptionnels : fin de l’allocation chômage, invalidité grave…) ou à des contrats présentant un rendement plus intéressant. Enfin, les rentes dégagées à l’échéance sont fiscalisées et subissent des prélèvements sociaux.

Les contrats Madelin

Beaucoup de dispositifs d’épargne retraite semblent plus adaptés aux salariés qu’aux indépendants, c’est pourquoi en 2003 ont été créés les contrats Madelin qui s’adressent aux Travailleurs non-salariés, non agricoles (TNS). Désormais, les travailleurs indépendants ont la possibilité de souscrire à un contrat Madelin multisupport.

Basé sur le même modèle que le Perp, l’épargne constituée est bloquée jusqu’à la retraite et reversée sous forme de rente imposable. Cependant, les versements effectués tout au long de l’exercice de son activité professionnelle sont déductibles des bénéfices. Au plafond de 10% du bénéfice imposable, s’ajoute une enveloppe supplémentaire spécifique aux contrats Madelin, c’est-à-dire 15% du bénéfice imposable compris entre 1 à 8 fois le plafond de la Sécurité sociale.

Autre particularité, la cotisation choisie doit impérativement être versée tous les ans sous peine de perte des avantages fiscaux (déduction du bénéfice imposable). Compte tenu de l’irrégularité des revenus des TNS, il est accepté que le montant des versements varie entre 1 à 10 fois la cotisation de base.

Au-delà des initiatives personnelles permettant de compléter sa retraite par le recours à l’épargne individuelle, il existe d’autres dispositifs dits d’épargne collective.

Les plans d’épargne collective constituent aujourd’hui des outils de motivation et de fidélisation efficaces pour les entreprises. Compte tenu de la pénurie de cadres, ces produits devraient prendre de plus en plus de poids dans la gestion des ressources humaines. Ce qui tombe bien pour les salariés de plus en plus inquiets pour leur pouvoir d’achat une fois à la retraite.

Le PEE

Créé par la loi Fabius de 2001, le Plan d’épargne entreprise est le système d’épargne le plus répandu dans les entreprises. Sa mise en place dépend de la volonté de l’employeur ou d’un accord d’entreprise. Une fois créé, tous les salariés bénéficiant d’au moins trois ans d’ancienneté peuvent en profiter. Le salarié peut alors investir son intéressement, sa participation ou faire des versements volontaires. Ces sommes seront placées sur un Fonds Commun de Placement Entreprise (FCPE), bloquées pendant cinq ans. Le salarié devient alors actionnaire de son entreprise. Celle-ci peut, si elle le souhaite, abonder les versements jusqu’à 300% dans la limite des 8% du plafond de la Sécurité sociale.

Les sommes placées sur un PEE échappent à l’impôt sur le revenu et aux charges sociales mais restent soumises à la CSG.

Le PERCO

Le Plan d’épargne collective est un proche parent du PEE et offre plus de souplesse que le Perp. Il est réservé aux salariés d’une entreprise déjà dotée d’un PEE ou d’un PEI (plan d’épargne interentreprises). Comme pour le PEE, trois types de cotisations du salarié viennent alimenter le Perco : la participation, l’intéressement et les versements volontaires qui sont facultatifs et limités à 25 % du salaire annuel brut. L’entreprise peut là aussi effectuer des abondements jusqu’à 5 925,12 euros par an en 2013. Le Perco est normalement bloqué jusqu’à la retraite mais peut être utilisé en cas d’achat de la résidence principale par exemple.

Enfin, l’épargne investie peut être récupérée sous forme de capital ou de rente à l’échéance.

Cependant, malgré tous ces avantages, les sommes versées de façon volontaire sur un Perco ne sont pas déductibles du revenu imposable. En revanche, l’abondement de l’entreprise, les versements au titre de la participation ou de l’intéressement sont exonérés. Cette mesure fiscale a pour conséquence de limiter significativement les versements volontaires des salariés sur ce type d’épargne retraite.

L’article 83 du CGI

Plus intéressant que les deux précédents, l’article 83 consiste en un contrat collectif d’assurance placé sur un contrat d’assurance vie. Sa mise en place est facultative pour l’entreprise mais les salariés sont ensuite obligés d’y adhérer. Il peut concerner tout ou partie des salariés. L’entreprise détermine un niveau de versement calculé en pourcentage prédéfini du salaire. Ces derniers sont exonérés de charges patronales et salariales sauf CSG et CRDS et sont déductibles du revenu imposable pour le salarié qui peut lui aussi effectuer des versements.

Le capital ainsi constitué est garanti comme celui d’une assurance vie en euros. Les intérêts réalisés chaque année sont aussi définitivement acquis. En revanche, tout comme l’assurance vie, le capital peut aussi être investi sur un multisupport avec d’autres supports que des fonds en euros. Dans ce cas, il n’est plus garanti.

Bloqués jusqu’à la retraite, les fonds sont ensuite versés sous forme de rente viagère imposable au titre de l’impôt sur le revenu après un abattement de 10%.

Petit à petit, les Français prennent conscience que ni les retraites par répartition, ni les retraites complémentaires (AGIRC et ARRCO, ne leur permettront de se garantir un certain pouvoir d’achat une fois arrivés à l’âge de la retraite. Aujourd’hui la grande majorité des français ont mis en place des systèmes d’épargne retraite individuelle. Lentement, la retraite par capitalisation gagne du terrain.

Ils devront alors faire un choix entre plusieurs options :

  • Des produits classiques (immobilier, assurance vie Pea) avec un capital toujours disponible, une fiscalité avantageuse sur les intérêts et plus values au-delà de 5 ou 8 ans ;
  • Des produits réglementés d’épargne retraite dont l’objectif est de proposer un complément de revenu lors de la cessation d’activité, dont les fonds ne sont pas déblocables avant la retraite, sauf rares exceptions. Ils bénéficient d’une incitation fiscale sur les versements pendant la phase d’épargne mais la rente sera soumise à l’impôt sur le revenu ;
  • Ou encore, le cas particulier du Perco qui est un produit retraite mise en place par les entreprises dont les gains ne sont soumis qu’aux prélèvements sociaux.

Cinq raisons pour lesquelles il est logique d’épargner tôt en vue de la retraite

  • Vous pouvez vivre assez longtemps une fois à la retraite. Plus longtemps que prévu, en fait. Si vous faites partie des nombreuses personnes qui sous-estiment la durée de votre retraite, vous pourriez vous retrouver à court d’argent.
  • Certaines personnes constatent que leurs dépenses diminuent à la retraite – leur maison est payée et leurs enfants ont déménagé. Mais beaucoup d’autres trouvent que leurs rêves de retraite ont un prix élevé. Selon vos objectifs de retraite, vous pourriez avoir besoin d’un minimum de 70 à 80 % de votre revenu avant la retraite.
  • La sécurité sociale peut ne pas couvrir toutes vos dépenses de retraite. Les retraités d’aujourd’hui tirent moins de la moitié de leurs revenus de la sécurité sociale. Le reste devra provenir d’autres sources, comme l’épargne personnelle et les régimes de retraite.
  • L’inflation peut réduire votre épargne-retraite. N’oubliez pas que votre euro pourrait acheter beaucoup moins à l’avenir qu’aujourd’hui.
  • Vous pouvez profiter dès maintenant d’un régime d’épargne retraire. Il faut donc commencer à épargner pour la retraite tôt pour que l’effet cumulatif soit important. En effet, lorsque vous épargnez dans un régime de retraite, vous mettez à profit le pouvoir de la capitalisation. Votre argent peut fructifier plus rapidement parce que les revenus qui auraient pu être imposés sont réinvestis et rapportent encore plus. De plus, si votre budget vous permet de réaliser des économies supplémentaires, la puissance de la capitalisation des intérêts peut vous faire réaliser des économies considérables dans des choix après impôt comme les comptes d’épargne. Parlez-en à un professionnel pour en savoir plus.
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La rédaction de Finance & Patrimoine