L’inflation est l’un des pires cauchemars des investisseurs ; les experts financiers ne peuvent pas dire le contraire. Selon les économistes de l’école Keynésienne, un excès de la demande par rapport à l’offre peut entraîner la hausse des prix des biens et services. D’autres analystes financiers affirment que l’augmentation des matières premières et la hausse du coût de fabrication peuvent provoquer une inflation. Les théoriciens libéraux se sont également penchés sur le sujet avant de tirer la conclusion suivante : « la création excessive d’une monnaie peut entraîner la hausse des prix à la consommation ». Dans tous les cas, le pouvoir d’achat des contribuables d’un pays peut chuter en cas d’inflation. Quoi qu’il en soit, il est tout à fait possible de profiter de cette situation en investissant dans certains placements. Quels sont-ils ? Le point.
L’inflation : quèsaco ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de mettre les points sur les i. Il est bon de noter que l’inflation est une situation de hausse généralisée et durable des prix à la consommation (biens et services), contrairement à la déflation où la baisse généralisée et durable des prix à la consommation se confirme. D’après les prévisions communiquées par la banque de France, l’inflation française a augmenté de 0,2 % et 1 % entre 2016 et 2017. Elle passe de 1,2 % pour cette année à 1,4 % l’année prochaine. Cela s’explique notamment par l’augmentation continue du PIB entre 2016 (1,1 %) et 2017 (1,9 %). Concernant les prévisions, elles s’établissent à 2 % en 2018 contre 1,8 % en 2019. En tout cas, la Banque Centrale européenne (BCE) ambitionne d’atteindre un taux d’inflation proche de 2 %. Et pourtant, son principal objectif est d’assurer la stabilité des prix à la consommation. Mais si elle a décidé d’instaurer une telle politique, c’est parce que cela permettra de développer l’économie globale d’un pays (européen) tout en limitant le risque de déflation.
Il est important de noter que le poids de la dette n’est pas indexé à l’inflation, car celle-ci est à taux fixe. En clair, une augmentation des prix peut entraîner la hausse des rentrées fiscales de l’État ainsi que la baisse de la valeur de la dette. C’est pourquoi la politique de la BCE est axée sur l’allégement du poids de la dette. Il faut retenir que le taux de chômage est en baisse et que les salaires des contribuables français ont augmenté depuis ces derniers mois. Si cela continue, la BCE pourrait atteindre son objectif de faire monter le taux d’inflation à 2 %. Quoi qu’il en soit, il est impossible d’effacer de la mémoire des Français l’impact économique de la crise de 2008. Pour faire face à la situation actuelle, où le taux d’inflation est toujours en dessous des objectifs de 2 %, la BCE a décidé d’adopter une politique économique visant à normaliser la situation par le redressement les taux d’intérêt et la chute progressive du QE (Quantitative Easing).
Les placements à privilégier en cas d’inflation
Les contrats d’assurance-vie fonds euros
L’assurance-vie en fonds euros étant un placement composé d’obligation et de capital garanti constitue l’un des placements à privilégier pour se protéger de l’inflation. En 2017, les assureurs proposaient des contrats d’assurance-vie à un taux net supérieur à 2 %. Il faut toutefois retenir que le taux moyen des fonds euros s’établissait à 1,8 % l’année dernière. Il est aussi important de retenir que la performance du fonds en euros a baissé progressivement depuis 2000 (5,3 %).
La bonne nouvelle, c’est que les taux actuels laissent la possibilité d’accéder à un placement sécurisé supérieur à l’inflation. En clair, une hausse des taux par la BCE sera inévitable en cas d’augmentation des prix à la consommation. Et, bien entendu, les fonds en euros seront les premiers à profiter de cette situation. En tout cas, il est conseillé de répartir son capital entre fonds euros sécurisés et unités de compte moins sécurisées pour espérer dégager une meilleure performance.
L’investissement immobilier locatif
En cas d’inflation, il est envisageable d’investir dans l’immobilier locatif pour en tirer un maximum de profit, à condition de corréler les loyers issus de la location du bien à l’inflation. En effet, il faut retenir que l’indice de référence des loyers est indexé sur l’indice des prix à la consommation. Il faut toutefois souligner qu’une augmentation des taux d’intérêt de crédits immobiliers liés à l’inflation peut avoir un impact négatif sur le rendement global de l’investissement locatif. Il convient donc de réfléchir à deux fois avant de se lancer. Il est bon de noter que les valeurs des biens immobiliers s’apprécient lors des phases inflationnistes.
Investir dans les SCPI et les foncières cotés
Afin de se protéger d’une inflation, il est conseillé d’investir dans les foncières cotées ou les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Il faut retenir que l’immobilier d’entreprise est en partie indexé sur l’indice des prix à la consommation. Il est intéressant de noter que la pierrepapier permet de bénéficier d’un taux de rendement supérieur à 4 % (environ 4,42 % en 2017). Il laisse aussi la possibilité de se constituer un patrimoine immobilier diversifier sectoriellement et géographiquement. De plus, les risques locatifs sont faibles en investissant dans des parts de Société Civile de Placement Immobilier de rendement (à capital variable ou à capital fixe). En tout cas, il est préférable de se tourner vers les SCPI les plus performantes pour espérer en tirer un maximum de profit.
Investir dans l’or pour profiter d’une inflation
Les investisseurs les plus expérimentés savent très bien que l’or est une valeur sûre qui a traversé l’histoire. Il s’agit d’ailleurs de l’un des placements à privilégier en cas d’inflation, car, contrairement aux autres grandes devises, celui-ci n’est pas adossé aux dettes de l’Etat. Il permet aussi de se protéger des risques systématiques de marchés. Certains analystes s’accordent à dire que le cours de l’or pourrait atteindre les 1 500 $ l’once pour cette année avec le retour de l’inflation.