Se souscrire à une assurance-vie demeure la meilleure solution pour transmettre un capital à ses proches en cas de décès. L’assuré peut désigner une ou plusieurs personnes ou une entité pour toucher la somme d’argent restant du contrat après sa mort. D’ailleurs, l’épargnant est en mesure de démembrer un contrat d’assurance-vie afin de protéger son conjoint ou ses enfants.
La différence entre le démembrement de propriété et la clause bénéficiaire démembrée
Depuis les années 2000, la clause bénéficiaire démembrée s’est démocratisée et de plus en plus d’épargnants ont opté pour cette stratégie pour protéger leurs proches notamment leur conjoint. D’un point de vue général, le démembrement de propriété consiste à partager un bien entre l’usufruitier et le nu-propriétaire. Le titulaire du droit de l’usufruit peut utiliser et percevoir les revenus du bien tandis que le titulaire de la nue-propriété disposera de la pleine propriété du bien à terme.
C’est presque le même scénario pour la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie démembré. L’intégralité des capitaux sera versée au quasi-usufruitier après la mort du souscripteur. Autrement dit, il pourra bénéficier de tous les avantages du contrat et dépenser la totalité des sommes perçues. Suite à son décès, la succession de l’usufruitier versera une somme équivalente au montant des capitaux perçus aussi appelée « créance de restitution ».
Pour protéger ses proches sur plusieurs générations
Le souscripteur ayant signé une clause bénéficiaire démembrée désigne souvent son conjoint comme usufruit et ses enfants ou petits-enfants comme nue-propriétaire. Ce choix est justifié, car c’est presque toujours les adultes qui meurent avant leurs progénitures. Les héritiers doivent se partager équitablement le patrimoine laissé par leurs parents pour éviter un litige familial à l’avenir. Dans tous les cas, le démembrement en assurance-vie présente des avantages intéressants.
Cette option permet en effet de protéger ses proches notamment le conjoint ou le concubin et de sécuriser la transmission de son patrimoine (propriété ou bien) à ses progénitures et à ses petits-enfants. Les sommes placées sur assurance-vie permettront aux parents de financer les études de leurs enfants ou encore de la naissance de leurs futurs bébés. Bien sûr, les héritiers (usufruitier et nu-propriétaire) ne pourront pas profiter des avantages de cette clause bénéficiaire démembrée qu’après la mort de l’assuré.
Les risques de la clause bénéficiaire démembrée
La rédaction de la clause bénéficiaire démembrée ne doit pas être prise à la légère, car les conséquences de cette négligence peuvent être dramatiques. Étant donné que c’est le quasi-usufruit qui profite en premier de l’intégralité des sommes du contrat après la mort du souscripteur, ce dernier est en mesure de dilapider le capital. En effet, il arrive que la succession du titulaire de l’usufruit ne suffise pas pour couvrir la créance de restitution versée aux nus-propriétaires au décès de l’usufruit. Dans tous les cas, le souscripteur doit attendre l’intervention d’un professionnel pour réussir la rédaction de la clause bénéficiaire démembrée.
Quoi qu’il en soit, le démembrement de la clause bénéficiaire d’une assurance-vie permet de profiter d’un avantage fiscal. Effectivement, l’abattement de 152 500 € sera réparti entre l’usufruitier et les nus-propriétaires au décès du souscripteur. Cette répartition dépendra de l’âge du premier bénéficiaire ainsi que du barème fiscal de ce dernier. Si celui-ci a plus de 91 ans, la valeur de l’usufruit sera de 10 % de la pleine propriété, et 20 % pour ceux qui sont âgés de 81 à 90 ans. Les héritiers seront ensuite soumis à une taxation forfaitaire de 20 % jusqu’à 700 000 € et aux taux de 31,25 % pour adoucir leur fiscalité.
Bien rédiger sa clause bénéficiaire démembrée
Avant de signer la clause bénéficiaire démembrée, le souscripteur doit s’assurer que celle-ci soit bien adaptée à ses besoins. Quand on souhaite sécuriser les intérêts du nu-propriétaire, mais on a peur que le quasi-usufruit dilapide le capital, la meilleure solution serait de rédiger une convention de quasi-usufruit. Cela laisse la possibilité de modifier les conditions d’application de la clause. La prise de conscience de la revalorisation du capital pendant la période de démembrement pour préserver les intérêts des nus-propriétaires.
Ainsi, la traçabilité du montage sera garantie tout en évitant d’être imposée deux fois au niveau fiscal après le décès de l’usufruitier. L’assuré doit également prévoir une obligation pour le titulaire de l’usufruit de réinvestir le capital perçu dans un bien immobilier ou un contrat de capitalisation. Il faut aussi mentionner dans la clause que ce dernier ne pourra pas utiliser l’intégralité des sommes placées sur l’assurance-vie, il pourra cependant toucher aux revenus de la propriété. Sans oublier de préciser que l’usufruitier s’engage à apporter des garanties supplémentaires.