Fin de l’assurance vie: est-ce la fin de ce placement cher aux épargnants français

Fin de l'assurance vie

Pendant longtemps, l’assurance-vie a été le produit phare des épargnants français. En plaçant leur argent en fonds en euro dans des contrats d’assurance vie, ces derniers avaient la garantie de rendements relativement élevés, d’une fiscalité relativement douce et de l’absence de risque de perte en capital. Or, les contrats d’assurance-vie seraient désormais exposés à une érosion progressive de leur rendement moyen. En effet, on constate une baisse évolutive ces quatre dernières années, du rendement de ces contrats avec un taux situé sous la barre des 1%, voire 0% dans certains cas. S’agit-il de la fin de l’assurance vie ?

Les années de succès de l’assurance-vie

Si l’assurance-vie en fonds en euros a longtemps connu un relatif succès auprès des épargnants, c’est en partie grâce aux rendements élevés qu’elle a enregistrés pendant de nombreuses années, et aussi grâce à la fluidité des liquidités. Ceci était alors conjugué à une fiscalité avantageuse, ainsi qu’à l’existence d’une garantie en capital, et donc d’un rapport profitable rendement-sécurité. Environ 1300 milliards d’euros fructifient encore dans ce placement constitué, principalement d’obligations : ces dernières représentent en majeure partie les sommes investies sur les supports en euros.

Fin de l'assurance vie

Fin de l’assurance vie et la baisse des taux obligataires

Cependant, le taux d’intérêt des obligations qui composent l’essentiel de l’actif des fonds en euros fait l’objet d’une baisse par rapport aux années précédentes. La chute du rendement moyen des contrats amène alors les épargnants à renoncer à certains avantages, ou à accueillir l’éventualité d’un niveau de risque plus élevé : auquel cas ils se tournent vers les assurance-vie en unité de comptes, qui peuvent être plus rémunératrices, mais qui elles (au contraire des assurance-vie en fonds en euros) comportent des risques de pertes en capital. En effet, bien que les assureurs diversifient leurs stratégies de fluidification de leurs actifs, les performances obligataires sont en baisse. Il ne serait donc pas surprenant, selon certains analystes et économistes, que le curseur des taux d’intérêt demeure placé en dessous de 1% pendant encore une assez longue période ce qui pourrait précipiter la fin de l’assurance vie.

De grands assureurs font pourtant état d’une situation saine

Des résultats meilleurs que prévu sont pourtant enregistrés. En effet, certaines grandes compagnies d’assurance publient des comptes annuels laissant apprécier une situation relativement favorable pour l’année 2016. Le bénéfice net d’une des grandes compagnies d’assurances se chiffre par exemple à 5,83 milliards, soit une hausse de 4%, tandis qu’un des groupes leader dans le même domaine enregistre un profit net de 4%, soit de 6,9 milliards. D’autres résultats nets publiés sont en hausse de 2,5%, et des contrats multi-supports de fonds en euros s’affichent également comme étant des valeurs sûres aux performances solides sur le marché.

De nouvelles familles d‘actifs pour contrer la fin de l’assurance vie

Autre avantage, les actifs injectés dans des fonds en euros, dont on a vu qu’ils n’étaient plus en croissance, sont désormais placés de manière plus diversifiée, afin de maintenir un certain niveau de sécurité. Ainsi, de nouveaux produits plus étudiés cherchent à dégager une performance satisfaisante par le biais d’un investissement réalisé sur de nouvelles familles d’actifs. Celles-ci regroupent entre autres : l’immobilier, ainsi que les obligations à haut rendement. Conscient de l’érosion des rendements, les assureurs ont revu leur taux de rendement à la baisse pour sauvegarder les marges des épargnants.

Par ailleurs, la collecte de l’assurance-vie est structurée par le biais d’une approche sélective, avec une priorité pour la rentabilité. Le développement des unités de compte vient compléter cette stratégie selon différentes proportions, avec notamment des assurance-vie investies en actions sans garantie de capital.

Enfin, la refonte des clauses générales des contrats a touché la majorité de ceux signés en 2016 et de l’ensemble des contrats de 2017. Ces nouvelles mesures seront applicables aux nouveaux souscripteurs. Ils prévoient en outre une certaine garantie des versements en euros.

En conclusion, il n’est pas exagéré d’affirmer que l’assurance-vie est en « fin de vie ». Les évolutions récentes dont nous venons de parler ont porté un coup dur au secteur. Mais  c’est un placement qui reste profitable en matière de fiscalité, de liquidités et de sécurité. Pour retrouver de bons rendements actuellement avec ce type de produits, il faut chercher à diversifier ses actifs vers des contrats en unité de comptes par exemple ou vers d’autres produits d’épargne.

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